Depuis des siècles, les Bretons n’ont cessé de parcourir le monde, de sillonner les mers et d’arpenter les continents. Ils ont pris une part très importante (et insuffisamment connue) à l’exploration de notre planète.
La Bretagne a donné longtemps à la France la moitié de ses marins. Il y a peu de région du monde où ne soient passés des Bretons.
Aujourd’hui encore, où que l’on aille dans le monde, on est sûr de croiser des Bretons. » Certes les Bretons n’ont pas émigré en masse outre-Atlantique comme les Irlandais – on estime à 110 000 seulement le nombre de ceux qui se sont installés définitivement en Amérique du Nord – et la plupart de ceux qui sont partis outre-mer, l’ont fait avec l’intention de revenir un jour au pays.
Beaucoup de Bretons se sont illustrés sur les divers continents : deux Bretons ont été généraux dans l’armée des États-Unis, un Breton a été amiral en Russie et un autre amiral au Brésil et président du Matto Grosso, un Breton a fondé le premier arsenal moderne de la Chine, d’autres ont participé à la création du premier arsenal du Japon, un Breton a été maharadjah en Inde et un autre nabab, un Breton a été le grand historien de la République d’Équateur, c’est un Breton qui a déterminé le site d’implantation de la future capitale du Brésil : Brasilia, et on pourrait ainsi multiplier les exemples à l’infini.
Aujourd’hui, nombre de Bretons sont à la tête d’entreprises qu’ils ont créées aux quatre coins du monde et beaucoup d’autres, surtout, sont cadres dans des entreprises françaises ou étrangères – un Rennais a ainsi été pendant des années le vice-président de la multinationale Gillette dont le siège mondial est à Boston – et le tout nouveau président de l’Organisation des Bretons de l’Extérieur – Bretons du Monde, Louis Paul Heussaf, qui vient de succéder à Pierre Le Roux, qui était à Saint-Petersbourg, en Russie, arrive, lui, de Manille. Il s’est installé aux Philippines en 1979 et il y a lancé une entreprise d’équipements de forages pétroliers, Supply Oilfield Services, qui emploie 750 personnes. Il y a une communauté bretonne très vivante à Manille. Le meilleur ami de Louis-Paul Heussaf dans ce pays est Jacques Branellec, de Saint-Pol-de-Léon, qui, après avoir travaillé à Tahiti, a développé l’industrie perlière aux Philippines, où se trouvent aujourd’hui les 3 plus grosses unités de production de perles fines au monde. On y trouve aussi Philippe d’Aboville, de Crac’h, frère du célèbre rameur Gérard d’Aboville, qui est marié à une Philippine et qui représente plusieurs grandes sociétés françaises…
Cette « diaspora » économique est un formidable atout pour la Bretagne. Sa mise en réseau peut grandement faciliter les activités d’exportation. »
Bernard LE NAIL (1946-2010)